Couture,  Les hauts

Ma chemise Suzon, récit d’un demi fail

On parle peu de ses ratés en couture je trouve, encore plus quand on commence à avoir un peu d’expérience ! Et bien, c’est le sujet du jour dans cet article, avec le cas pratique de ma chemise Suzon. La pauvre, elle n’y est pour pas grand-chose… Elle a juste été victime de mauvais choix et d’étourderies… Récit d’un demi fail couture, c’est parti ! Action !

Focus sur le patron et la mercerie

Suzon est un patron imaginé par République du Chiffon. C’est un chemisier sans manches dont le détail marquant est cette bande de volant qui souligne la carrure. Face à la forte demande, la créatrice a modélisé des manches chemisier pour qu’elle puisse être décliné en chemise. Ce détail a fini de me convaincre d’acheter le patron!

Source : République du Chiffon

Ce crêpe, imprimé de fleurs abstraites sur un fond bleu marine, vient de la mercerie en ligne Atelier 27. Il est issu d’une ancienne collection. Aussi, je ne suis pas certaine qu’il ait été réédité. Information importante pour la suite : j’étais juste en tissu. L’erreur n’était donc pas de mise.

Pour finir le look, j’ai choisi des petits boutons Night de chez Atelier Brunette.

Les 6 étapes du demi-fail !

Étape 1 : Changer ses habitudes couture

J’ai cousu cette chemise entre février et avril dernier, par petites doses. Il faut savoir qu’habituellement, je me consacre à la couture sous forme de session de 3-4h d’affilée. J’aime bien ce format qui me semble « entier ». Ça me permet d’avoir une vision globale et plus claire. J’ai l’impression d’avoir le temps de faire les choses…

Cependant, quand on travaille, il n’est pas forcément aisé de trouver une plage aussi longue hormis les week-ends. Avant le confinement, on enchainait beaucoup les soirs et week-ends de spectacles au travail et je ne cousais plus beaucoup.

Ainsi j’ai décidé de changer de méthode, en avançant sur le projet 30 minutes à 1 heure par-ci par-là, en rentrant du boulot ou après le dîner.

Spoiler Alert : je n’aurai pas du changer mes habitudes…

Étape 2 : Couper deux pièces dans une taille différente des autres

Celle-là, c’est bien la première fois que cela m’arrive. Évidemment, je ne m’en rend pas compte au moment de la coupe. Le devant est composé de 4 parties, si on ne compte pas le volant. J’ai coupé les deux parties basses dans une taille au-dessous du reste du vêtement.

Je crois que j’aurai dû m’arrêter là, mais quand j’ai vu que j’avais un peu d’aisance à l’essayage, j’ai choisi de « rectifier » le tir en recoupant les empiècements du haut.

Étape 3 : Oublier ses bases

Je crois que coudre en parcimonie créer chez moi une certaine urgence, comme si chaque minute était comptée. Il fallait avancer vite, si bien que j’en ai oublié les bases et la précision. En effet, je me suis obstinée à réaliser les fronces du volant en utilisant qu’un seul fil de fronce, alors que d’habitude, j’en réalise deux. J’ai bien évidemment galéré et me suis énervée pour rien.

Je crois que j’aurai dû m’arrêter là, les finitions en intérieur ne sont vraiment pas terribles… J’ai rarement cousu aussi mal un point droit. La courbe finale est cassée. Ce n’est pas très beau.

Étape 4 : Rater son col

Après les rafistolages de l’étape 2, il a bien sûr fallu, tenter de récupérer le col, vu que je n’avais pas de tissu en rab. J’y parviens tant bien que mal… J’assemble les deux parties du col, je couds ses arrondis, je crante. Je couds le col à la chemise et en retournant le tout, je remarque que les arrondis du col restent anguleux… Encore une fois, j’ai brulé les étapes.

J’aurai dû m’arrêter là, mais à ce stade, autant continuer hein…

Étape 5 : Louper les boutonnières de manche

Le reste de l’assemblage se passe bien. Je ne rencontre pas de souci au montage des manches. Je les réajuste même en redessinant le bas de manche pour qu’ils conviennent à la taille de mon bras (la brave…)

Les bracelets et les fentes de manche sont assemblés sans encombre. C’est presque irréel… Ne reste plus qu’à coudre les boutonnières… que je couds dans le mauvais sens sur une des manches. Elles ne resserrent rien du tout, au contraire!

J’aurai dû foutre le projet à la poubelle m’arrêter là, mais, j’ai caché la misère en cousant le poignet au point invisible pour qu’il ne s’évaille plus..

Étape 6 : Constater une association tissu / patron hasardeuse

J’avoue, ce point-là est peut-être superflu. Ce n’était pas très opportun de choisir un tissu avec un envers blanc quand le vêtement dispose de volant… A un moment, on va voir cet envers, et je trouve cela disgracieux… Je l’avais remarqué au moment de la coupe et c’est décidément à ce moment là que j’aurai dû m’arrêter !

Bilan de ce demi-fail

Bon, vite fait comme ça, on pourrait dire que la chemise n’est pas trop mal ! Si on peut saluer mon entêtement ma persévérance et une certaine capacité à rebondir pour trouver des solutions, je suis déçue par cette cousette.

Je n’ai pas aimé la coudre. En effet, j’étais dans des conditions trop éloignées de mon confort habituel.Coudre par-ci par là ne me convient pas. Ça me stresse, j’ai le sentiment de devoir être rapide et efficace, les bourdes arrivent et je ne les corrigent pas. Elles arrivent aussi sur les plus grands créneaux, mais, je réagis juste différemment dans ces cas-là. Allez savoir pourquoi !

Je n’arrive pas à porter cette chemise. Je pense à tous ses défauts bien sûr. Mais deux choses me dérangent :

  • le côté esthétique avec le blanc de l’envers qui se voit,
  • le fait de me sentir serrer au niveau du cou. Il n’y a finalement pas autant d’aisance que ce je m’imaginais.

Pour finir sur une note plus positive, cette mauvaise expérience ne m’a pas dégouté de la couture et c’est bien là l’essentiel. Elle me sert de mémo quand je me retrouve devant une bourde, quand je veux bruler les étapes ou lors du choix du tissu!

J’ai évidemment repris ma routine de couture, lentement mais surement.

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A bientôt,

— Marina —