Fenna, mon sweat un brin vintage
Bonjour Docteur.e
-Bonjour, comment allez-vous aujourd’hui ?
-Bien ! Bien !
-Comment va Perfectionnisme ?
-Ooh, bah il a été mis à rude épreuve cette semaine…
-Racontez-moi ça.
-Et bien, Docteur.e, comme vous le savez, le diable est dans les détails….
*****
Et des détails, qui ont eu raison de ma santé mentale qui ont forgé ma patience, ma persévérance et mes connaissances, dans le projet que je vous présente aujourd’hui, il y en a.
Cela fait plusieurs mois que je voulais coudre le sweat Fenna de La Maison Victor. Ce pull est plutôt tendance avec ses découpes en V à l’avant et à l’arrière. On en voit un peu partout en ce moment.
J’ai tout de suite accroché au côté graphico-sportif du modèle. À en croire les groupes de couture facebook et instagram, ce sweat a un beau succès depuis sa parution dans le magazine de janvier-février 2018.
Inspiration
Malgré les pléthores d’exemples canons, vus ici ou là, je n’avais pas d’inspiration. Le patron invite à choisir 4 tissus de couleurs et/ou matières différentes. Je savais que je voulais quelques chose de simple, sans fioriture. J’ai cherché, les combinaisons de tissus sans grande conviction, jusqu’à ce que je (re)tombe sur une photo de patins à roulettes vintage (oui, bon… chacun-e ses sources d’inspi hein 😉 ).
Les couleurs sont belles et se marient bien ensemble. Elles ont un côté rétro 80’s qui en jette. De plus, ça matche avec la palette de couleurs choisie pour ma garde-robe à coudre. Merci Pinterest! Encore une fois, cette plateforme est une mine d’or.
La photo des patins est certes, assez parlante, mais j’ai eu envie d’anticiper le rendu et de tester les variations de couleur pour trouver la combinaison parfaite pour moi.
Alors, un soir, j’ai ouvert Inkscape et j’ai grossièrement coloré le schéma du sweat. Grâce à ce petit exercice, j’ai pu me rendre compte que je pouvais aller plus loin encore dans le côté rétro us, en modifiant simplement la disposition initiale des tissus pour faire ressortir les manches raglans du sweat.
Clairement, je ne suis pas graphiste… … mais c’est quand même cool de voir l’avant/après
Je me resservirai de ce type d’outil, c’est idéal pour moi qui ai besoin de concret, de projection et donc de visualiser les choses !
Réalisation
Ce sweat est sans aucun doute la réalisation la plus complexe et longue que j’ai dû coudre. Les trois petites maisons qui indiquent les niveaux de difficulté du modèle sont justifiées. Lorsque j’ai cousu le short Sunset, j’avais trouvé les explications claires et simples. J’ai trouvé ici qu’elles étaient un peu légères, pour mon niveau de couture en tout cas.
Il y a beaucoup de pièces à découper. Ça va jusqu’à lettre P ! Il faut donc bien indiquer les correspondances du patron. Et dans ce cas précis, j’ai aussi mis sur des post-it les couleurs, étant donné la modification du plan de tissus initial.
Le col
La parmenture du col a été l’étape facile de ce modèle pour moi ! J’aime beaucoup ce col assez ouvert pour un sweat. Et je suis plus que ravie que le patron ne prévoit de bord-côtes à cet endroit là (ahah... *teasing* pour plus tard. )
Les pointes en V
J’ai raté mes premières pointes V. Comme c’est quand même LE détail important du modèle et que mon perfectionnisme va me tuer, je les ai repris plusieurs fois, quitte à redécouper des pièces.
Pour m’en sortir, je suis allée sur les internets et je remercie Bobines et Coquillettes pour son article qui m’a énormément aidé.
J’ai tracé à la craie une croix puis cousu quelques points sur les lignes. Avoir matérialisé de cette manière chaque pointe sur chaque tissu m’a permis de faire des V corrects. Victoire !
Les raccords
Après ce chapitre épique, vient celui du raccords des empiècements des manches et du corps du pull. J’ai du m’y reprendre plusieurs fois aussi. Le jeu d’épingles que tu crois bien placé, le pied de la machine qui fait tout décaler… J’ai eu envie de balancer le sweat plusieurs fois par la fenêtre !
On souffle, on respire,
on fait une pause Mad Men
(comment ça je suis en retard de 10 ans ?)
et on y revient plus tard…
Et j’y suis revenue. En allant trèèès lentement, je suis parvenue à des raccords parfaits ! ( *Danse de la joie*)
Les bords-côtes
C’était aussi la première fois que je posais des bords-côtes. Si tout s’est bien passé pour leur pose sur les manches, celui du bas du sweat a été une aventure… Parce que j’ai fait une belle boulette.
Je n’ai pas coupé les pièces dans le droit-fil (pas tapé…). il n’y avait donc aucune élasticité !
Et, je n’avais plus assez de bord-côte pour recommencer. La galère zuskobou! (interprétation furtive et gênante de Caliméro). J’ai réussi à bidouiller en réduisant la hauteur du bord-côte pour pouvoir finir mon pull… Enfin…
Bilan
Même si le sweat n’est pas parfait parfait, notamment pour le bord-côte, je suis très contente. Encore une fois, les indications de mensurations de LMV sont corrects. Les tissus choisis sont de bonnes qualités (commandés chez Tissus Hemmers).
J’aime le rendu de ce sweat. C’est exactement ce que j’avais en tête. Il va pouvoir être porté. Et çà, ce n’était pas gagné d’avance avec toutes mes péripéties. Car, on ne va pas se mentir, c’était parfois enrageant et déconcertant de coudre ce modèle. C’est bien la première fois que je me suis sentie en telle difficulté sur une cousette.
Ce qui est à la fois génial et perturbant.
J’ai appris pas mal de nouvelles techniques à la sueur de mon front. J’ai réussi plus ou moins à quitter l’atelier quand la pression et l’énervement montaient. Je ne me suis pas laissé abattre et j’ai attendu la fin de la tempête intérieure pour y retourner.
*****
–Mais ça me taraude, Docteur.e, pourquoi se mettre la pression ? Il n’y a pas d’enjeu pourtant. Ça vous arrive aussi de vous retrouver dans cette situation ?
Que faîtes-vous quand la galère et l’énervement pointent son nez lors de vos cousettes ?
*****
A bientôt, pour un prochain projet couture,
— Marina —
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